Giuseppe Lo Cascio

Né en 1997 à Palerme(Italie), travaille et vit entre Baucina et Venise.

Peut-on représenter un trou de mémoire ? Comment matérialiser l’amnésie, l’absence de connaissance ? Avec une pratique sculpturale influencée par les domaines du design et de l’architecture, Giuseppe Lo Cascio entame une réponse à ces intimidants questionnements existentiels et rouvre le dialogue sur les grands thèmes de la mémoire, du savoir, et de leur indissociabilité des rapports de pouvoir. La sculpture endosse un rôle métaphorique : les pleins et les vides de la matière reflètent le connu et l’oublié ou le non-su. Giuseppe Lo Cascio développe un langage visuel pour exprimer l’impossibilité de préserver éternellement l’intégrité de l’édifice de la mémoire. Mettre en exergue la précarité des structures de connaissances avec lesquelles nous interagissons au quotidien permet alors de révéler l’instabilité intrinsèque de l’individu. Faux classeurs, trieurs aux centaines de dossiers vides, meubles de bureau scellés et autres objets défonctionnalisés, ineptes, participent d’une reconfiguration sémantique où le dysfonctionnement produit un vide symbolique. Lors de sa résidence, Giuseppe Lo Cascio souhaite entamer un dialogue avec le territoire et sa population, travailler à partir de la structure urbaine de Clermont-Ferrand, sa morphologie, en résonance avec une histoire et un imaginaire industriels qui lui sont familiers.

ouverture atelier

18.12.24, 18:30

Résidence Nuovo Grand Tour,
à Clermont-Ferrand
en partenariat avec DGCC, Institut Français Italia, Institut Culturel Italien de Paris.

Double journal ou A la recherche de trous dans la dune

Sortie de résidence, mercredi 18 décembre 2024, 18h30
à la Diode, 190 bd Gustave Flaubert à Clermont-Ferrand

La dune est communément associée au désert, ce paysage en constante évolution, symbole de solitude, d'attente mais aussi de transformation constante. Bien que la dune paraisse monolithique, uniforme, elle est en mouvement et recèle de détails subtils. Des trous y apparaissent, telles de petites ruptures, des interruptions ou des ouvertures au sein d’une réalité à première vue continue et homogène. C'est dans ces percées temporaires que l'on peut chercher des significations, tout en sachant qu'elles changeront elles aussi au fil du mouvement de la dune.

Lors de cette résidence artistique à Clermont-Ferrand, Giuseppe Lo Cascio est parti d'une connexion inhabituelle entre des réalités géographiques éloignées et opposées : Clermont-Ferrand et Baucina en Palerme, Italie, la première abritant les usines Michelin, la seconde l’usine de recyclage de pneus B.R.T. En plus de cette activité industrielle qui marquent profondément l’urbanisme des deux villes, elles trouvent un lien dans son travail par des jeux de mémoire et d'associations visuelles.
Parmi les maisons Michelin de la Rue du Courage et de la Rue de la Volonté, il a observé l'échec des projets d'uniformisation imposés par celles·eux ayant façonné le paysage, ces projets étant soumis à la volonté des individus qui les habitent. L'architecture des quartiers ouvriers présente des constructions dont seul le noyau reste inchangé : les éléments qui l’entourent sont autant de témoins du temps et du changement, que du désir humain d’apposer notre empreinte sur nos environnements.

Le résultat de ce travail est une sculpture en miroir, ainsi qu’un journal d'images, de dessins et de titres, dont les rapprochements incitent à réfléchir aux incertitudes provoquées par la question du double.

résidence

07.11.24 – 21.12.24

Résidence Nuovo Grand Tour,
à Clermont-Ferrand
en partenariat avec DGCC, Institut Français Italia, Institut Culturel Italien de Paris.